[Café-théâtre de la Mi Graine]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0758 FIGRPTL0244 01
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 20 x 15 cm (épr.)
description Adresse de prise de vue : Café spectacles la Mi Graine, 11, place Saint-Paul, Lyon 5e.
historique Petite institution du quartier Saint-Paul, le café de la Graine s'ouvrait voilà onze ans [en 1977] et devenait le pionnier des mini-lieux d'accueil pour spectacles de café-théâtre. L'équipe des débuts désormais une rue plus loin (place Gerson), la Graine devenue Mi Graine a pris un nouveau cap en juillet [1988], sous l'impulsion de Roger, nouveau responsable. Après quelques travaux de rajeunissement, les anciens habitués ont vite saisi : moins de bla-bla, et une faune immergée dans la musique, rock et jazz principalement. Balayé par un vent frais et électrique. l'ancien esprit "intello baba-cool" à disparu dans la foulée, la moyenne d'âge a chuté d'une génération en passant de 30-35 ans à 20-25 ans. Dès juillet [1988], Roger, ex-responsable de la commission culturelle d'une banque qui a choisi le "Walk On The Wild Side" de Lou Reed pour jingle, annonçait la couleur en programmant un concert des Bookmakers. "Le but est d'ouvrir la scène à des groupes qui ne se sont jamais produits ou qui ont peu d'opportunités de monter sur scène, tout en faisant passer de temps en temps un groupe plus connu". En quatre mois, plus de quatorze formations de tous styles a ont ainsi bénéficié d'un public d'une centaine de personnes, compressées dans un espace restreint. La scène de l'ancien café-théâtre a été conservée et complétée par un matériel de qualité : sono et rampes d'éclairage fournis aux groupes qui se produisent chaque semaine. Les concerts, généralement programmés à 18h30 en raison du "tapage" évident, ne comportent le plus souvent qu'un seul groupe, pour une entrée soit gratuite, soit de vingt francs. Exception, le set Cochons Dans l'Espace / Crabs / Mad Mod en juillet [1988], dont la formule pourrait être reprise à l'avenir. En refusant de tomber dans le cliché "débit de boisson sympa", la Mi Graine ne se cantonne pas davantage au genre musical dûment étiqueté "rock". La programmation jazz déjà entamée avec des formation bossa, middle jazz se poursuivra sans tarder la semaine prochaine, avec deux soirées de concert Tchangodei (l'homme du Bec de Jazz) et l'arrivée d'un Hunday mécanique Yamaha quart-de-queue. Dans les mois qui viennent, le classique sera également représenté sur scène par des quatuors ou des trios d'instrumentistes. Last but not least, des expositions de photos ou de tableaux sont renouvelées chaque mois. Devenu très vite le point de chute favori de bon nombre de musiciens, souvent envahi d'étuis de guitares et de saxophones, la Mi Graine a délaissé pour un temps la formule restauration, qui devrait reprendre en fin d'année avec à l'heure du déjeuner un plat du jour unique à trente francs. Haut lieu des bières spéciales, la Mi Graine affiche une carte de dix-sept variétés en bouteille (Jenlain, Leffe, Spaten, Carolus, Chimay...), ainsi que Guiness et Carlsberg à la pression. Licence III oblige, les cocktails restent soft, ici le "Mi Graine", à base de Martini, d'Ambassadeur et de fruits exotiques ou le "Sot Murmure", composé très simplement de vin de Saumur et de crème de mûre. Véritable bourse d'échange et lieu de rencontre des musiciens désireux de monter un groupe ou de compléter leurs effectifs, la Mi Graine cultive également sa vocation de création de contact avec un panneau "petites annonces" placé dans l'entrée : où comment acheter un ampli, une guitare ou trouver un appartement. En marge des soirées hebdomadaires, la Mi Graine fera les choses en grand et empiètera certainement sur le trottoir à l'occasion des fêtes du 8 décembre, en invitant simultanément les big bands de Saint-Priest et Caluire. Source : "Cure musicale à la Mi Graine" / Pascaline Dussurget in Lyon Figaro, 27 octobre 1988, p.39.

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